Hé, hé... comme à chaque sortie de séminaire, il m’en aura fallu du temps pour amorcer la re-descente sur terre et recouvrer mes esprits... Venir à Allaire, c’est avant tout revenir épuisé, gavé de sons, de rencontres, de directions de travail, d’idées et de perspectives pour l’avenir. Bref, c’est une expérience que tout joueur de Stick se doit de connaître une fois dans sa vie (de toute façon, rares sont ceux qui, d’une année sur l’autre, ne reviennent pas prendre leur compte ;-)).
Assis devant mon écran, deux semaines après mon retour, et encore fébrile à la pensée des moments que j’ai pu vivre, je me risque à écrire ma petite bafouille désormais annuelle pour vous narrer quelques uns des moments de bravoure que j’ai pu vivre. Et plutôt que de vous asséner une succession chronologique de nos faits d’armes, je m’en vais, braves gentilshommes, vous rédiger un petit commentaire composé des familles, comme je l’eus fait il y a douze ans quand je dus affronter cet épreuve de feu que l’on nomme encore baccalauréat (oups, je m’égare, je m’égare...).
Le festival d’Allaire, c’est avant tout des concerts, et pas des moindres. Cette année encore, la palme de la claqu(ass)e incontestable et incontestée est dévolue à la soirée groove du samedi, avec la création autour de Jim Lampi, Jo Ruffier des Aimes et Youenn Landreau.
Soirée dantesque ! La meilleure preuve en est la mine réjouie du public qui a fini le concert debout (faut avouer que c’est assez rare dans le petit monde du Stick...).
Durant ce show se sont donc succédés nos trois compères, dans différentes formules (solo, duo et trio) qui ont donné un rythme et une diversité assez rare dans le cadre d’un live. Le tout étant secondé de mains de maîtres par un backing-band de luxe, à savoir le 2/3 de Costik aux claviers et à la batterie (le duo Bocquel/Barbier, magistral), et trois évadés des Trompettes du Mozambique (http://www.trompettes-du-mozambique.org).
Bref, un concert terriblement jouissif avec, cerise sur le gâteau pour achever tout le monde, une irruption sur scène de Thierry Carpentier pour son tube « La Plage » et pour finir une prestation toujours incroyable de Ron Baggerman qui a fait parler la poudre sur un morceau de Stevie Wonder. Bref, une ambiance de feu !
Mais comment pouvait-il en être autrement quand le festival commence par un festival « officieux » dont l’inauguration a lieu au Cutty, le désormais cultissime lieu de débauches bien connu des participants au séminaire. Cette année encore, tout le monde s’y était donné rendez-vous pour donner le coup d’envoi du festival « off » : car, oui, vous, néophytes, il faut bien que nous vous l’avouions : le festival ne dure pas deux jours, mais quatre ! Et un des moments clés n’est pas forcément les concerts des vendredi et samedi ! Diantre, non ! En réalité, le Cutty est notre tout premier lieu de rencontre, où, autour d’une bonne bière et d’une tartine de rillettes (je lui en ai mis un sacré coup, au bloc de rillettes, d’ailleurs ;-)), on attend les derniers arrivants.
Et que font des musiciens quand ils se retrouvent dans un bar ? Ils boivent et jouent, pardi. Et là encore, en moins de temps qu’il n’en a fallu pour le dire, certains ont dégainé leur gourdin, et pas des moindres ! Hey, ce n’est pas tous les jours qu’on voit Emmett Chapman jouer à 30 cm de soi dans un bar enfumé. Malgré son voyage, la patriarche ne s’est pas dégonflé et nous a interprété deux morceaux qui, « comme prévu » se sont étirés en plages d’improvisations comme seul lui a le secret. Et ce, sous l’œil numérique de son frère Dan, qui a enregistré le moindre fait et geste de son frère, et dont certaines images capturées ici devraient apparaître sur un futur DVD célébrant le parcours et la vision d’Emmett Chapman.
Cette mise en bouche a constitué en quelque sorte une avant-première de son concert du vendredi. Concert exceptionnel vu la rareté du personnage, déjà en Europe, et sur une scène digne de ce nom également (il est plus habitué aux petites prestations/démonstrations dans le cadre de clubs, séminaires...). Ce concert nous a permis de nous frotter à son style si particulier, parsemé d’improvisations assez longues et « bien barrées », mais au cours duquel les interventions d’invités ont apporté des respirations et des couleurs agréables (Guillermo Cides au Stick et loops, Dan Chapman à l’harmonica). Bref un concert « culte » auquel tout joueur de Stick devait être.
Le festival d’Allaire, c’est aussi des petites interventions sur scène de joueurs moins exposés (du moins cette année ;-) ), avant, entre ou après les concerts « officiels ». Ainsi, cette année, parmi la multitude de musiciens entendus, j’ai particulièrement apprécié les passages sur scène d’Olivier Chabasse, un des vétérans de l’AFSTG-version 1, de Jacky Mouvillat qui en a étonné plus d’un en jouant un standard en duo avec sa compagne, que nous appellerons Anaka (http://www.anaka.org). Surprenant ! Les autres bonnes surprises ont été les apparitions de joueurs plus habitués à ce type de scène qui n’ont pas hésité à se remonter les manches pour jouer quelques morceaux de leur répertoire entre les artistes programmés. Ainsi, Guillermo Cides a encore étonné pas mal de monde avec sa musique unique, constituée d’un empilement de loops pour un résultat ultra-musical et cohérent. Et puis mention spéciale à André Pélat ;-), qui, une fois encore, a vu son jeu magnifié par la musicalité de Cécile Broché au violon (http://www.myviolins.com).
Le festival d’Allaire est également l’occasion de réunir autour d’un séminaire un maximum de joueurs de Stick. Cette année, 35 joueurs venus de toute l’Europe (Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Belgique, Norvège (Francesco ;-))))), Allemagne, Suisse, Pays-Bas et bien sûr France) ont répondu présent et ont contribué à faire de cette réunion une des plus importantes réunions jamais réalisée en France (pensez donc, 35 joueurs !!!! lol). Autant dire qu’avec un tel panel de nationalités, les échanges humains sont particulièrement fructueux.
Tout ce petit monde se retrouvait donc à Allaire pour assister au séminaire que l’AFSTG avait concocté pour eux. Certains cours de nature « conventionnelle » étaient assurés par Thierry Carpentier, Ron Baggerman et Jim Lampi. Deux autres grands noms du Stick avaient également été invités pour assurer des cours un peu différents : ainsi, Guillermo Cides a assuré des masterclasses moins conventionnelles et qui semblent avoir fait l’unanimité, durant lesquelles il a notamment parlé de son jeu à base de loops, tandis que Jo Ruffier innovait en animant un atelier sur le groove. La grande innovation était la participation du batteur de Costik, Stéphane Barbier, qui accompagnait Jo et les stagiaires à la batterie. Succès unanime pour cette nouveauté !
Toutefois, résumer le festival d’Allaire à un événement uniquement musical serait une grave erreur !!! En effet, il y a tous les à-côtés qui font de ces 4 jours un événement à ne pas manquer, pour les joueurs de Stick comme pour les autres. Venir à Allaire, c’est d’abord rencontrer l’équipe des bénévoles du CLAC. La particularité de ce festival est d’être le fruit du travail acharné de volontaires tous domiciliés dans cette petite ville, ce qui donne à ces 4 jours une convivialité rarissime de nos jours. Cette convivialité est carrément touchable du doigt lors des repas, où se mêlent étudiants, invités, professeurs, artistes programmés, bénévoles... Bref, un joyeux bordel sur lequel règnent le chef Bruno, son équipier Alain (Monsieur Pennec aux fournaux !) et leur équipe de cuisiniers, qui assurent comme des bêtes pour donner leur comptant de pitance à plus de 50 personnes (mmmmh, ce couscous... Couscous, si tu nous lis...). Autre lieu de dépravation, la buvette de la salle de concerts, théâtre de dérives post-concerts mémorables (mention spéciale à ce DJ fracassé, dixit Thierry Carpentier...)
C’est vrai que le gazier faisait pas semblant lollllll). Les autres bénévoles de l’association sont également sur le pied de guerre pendant ces quatre jours d’une manière toujours aussi originale. En effet, tous hébergent chez eux les étudiants participant au séminaire, chose suffisamment unique pour être soulignée. C’est pas tous les jours qu’on est accueilli comme des rois !!!
Bien sûr, le festival d’Allaire, c’est encore plein d’autres choses ! Je sais avoir oublié un paquet de monde au fil de ces quelques lignes, alors je vais les remercier en mon nom et au nom de l’AFSTG version 2.1 : les profs et étudiants qui nous ont fait l’honneur de participer au séminaire (avec des remerciements tous particuliers à Francesco Puddu et Philippe Jacquet), les bénévoles du CLAC et leurs chefs de file, Alain Launay et Vincent Meunier et enfin, last but not least, mes coéquipiers de l’AFSTG, Youenn, Yannick, Pascal avec qui nous nous sommes parfois échangés des mails musclés ;-). Et puis bonne chance à la nouvelle équipe de l’AFSTG qui aura la lourde responsabilité de nous préparer un programme aux petits oignons pour cette nouvelle année :-)
Bon, et bien, selon la formule consacrée : rendez-vous l’année prochaine ;-)