André Pelat
"French Virtuoso"
par Sylvain Dollet


Un Chapman Stick, un bottleneck (???...), un archet de violon (???...), un accent du Sud respirant la bonne humeur... ça y est, vous venez de faire connaissance avec André Pelat ! Enfin presque...

André Pelat est originaire du Sud de la France. Stickiste depuis 14 ans, il n’est pas avare d’expériences musicales diverses. En solo où il interprète des morceaux classiques à la perfection, digne des plus grands virtuoses de ce style, en duo avec un joueur de scie musicale, en trio avec cornemuse et percussions, ce virtuose aime à expérimenter.

Rencontre aux Séminaire Européen de Tape-Guitare avec notre virtuose national.

S.D : Pourrais-tu commencer par nous dresser un autoportrait ?

A.P : J’ai commencé la musique à 14 ans. J’ai fait 10 ans de guitare classique et jazz, et aussi de la basse. Après, j’ai participé à de nombreux groupes de jazz, mais pour gagner ma vie, finalement, j’ai fait de la variété donc, pas mal d’orchestres de bal, et puis un jour, j’ai découvert le Stick.

S.D : Comment l’as-tu découvert ?

A.P : En fait, par Emmett Chapman que j’ai vu un jour à la télé. Dans une émission intitulée "Chorus". Comme il n’y avait pas de Stick importé en France , j’ai commencé à travailler la guitare à deux mains, comme Stanley Jordan, tout en faisant du bal entre temps. Et puis finalement, j’ai réussi à avoir un Stick d’occasion par un copain.
Pour la petite histoire, quand je l’ai eu la première fois dans les mains, après 400 Kms Aller-Retour, j’ai mesuré l’étendue de ce qu’il y avait à travailler et je me suis dit : "non, je le prends pas". Et ma compagne qui était à côté de moi m’a dit : "on n’a pas fait tous ces kilomètres pour rien, tu le prends !". Et je l’ai pris comme ça !
Après je m’y suis mis et, 9 mois après je jouais en concert à Sète.

S.D : Quelle(s) difficulté(s) as-tu rencontré au début de ton apprentissage ?

A.P : L’accordage en quinte. J’ai mis du temps à comprendre.

S.D : Au début, qu’as-tu choisis de travailler ?

A.P : J’ai commencé par travailler un peu "Free Hands" (La Méthode D’Emmett Chapman). Par la suite, j’ai revu tout mes acquis de guitare. Tout ce que j’avais travaillé : les arpèges, les gammes, les exercices, les modes, toute la théorie musicale. J’ai tout revu sur le Stick.

S.D : Travailles-tu de ton instrument tous les jours ?

A.P : J’essaye ! Je travaille un peu moins qu’avant, mais j’essaie de jouer tous les jours environ deux heures. Cela reste très variable suivant les impératifs de la vie et de ce que je suis en train de faire.

S.D : Quels exercices travailles-tu ?

A.P : ça dépend. J’ai changé plusieurs fois d’attitude.
Il y a eu des moments où je m’étais mis aux gammes et aux arpèges d’une façon très scolaire.
Il m’arrive parfois de travailler des exercices plus établis, comme "La méthode Hanon" et "La méthode Pischna" (Méthode de Piano).
Je ne prends pas tout à la lettre, ça se serait impossible. Je pratique des adaptations, mais je réalise également beaucoup mes propres exercices, spécifiques au Stick.
Sinon, je travaille aussi les morceaux de classique, car pour moi, ils valent tous les exercices possibles.

S.D : Quel matériel utilises-tu ?

A.P : Un Stick Chapman 10 cordes en bois. C’est un des premiers, en accordage standard (quinte et quarte). Au niveau de l’amplification, j’ai changé plusieurs fois. Actuellement, je joue sur un Carlsbro Sherwood qui fût au départ créé pour guitare acoustique, un double pré-ampli à lampes TL Audio, référence Ivory, et comme effets, un MXP-1 et une MXP-5 Lexicon.

S.D : Quels-sont tes compositeurs préférés ?

A.P : Pat Metheny, Chick Corea, Yes, Stravinski, Ravel, Debussy, Prokofiev, beaucoup de musique traditionnelle classique indienne, japonaise et chinoise.

S.D : Et qui sont tes tappers préférés ?

A.P : (après une longue hésitation) Moi ! Disons que j’apprécie la technique de certaines personnes mais pas le style. Au niveau technique, j’aime beaucoup Frank Jolliffe, mais le jazz en soi n’est pas une musique qui me parle, j’en joue pourtant !
En réalité, si je veux être vraiment honnête, je suis très difficile au niveau musique. Je suis très bon public mais, au niveau de mes goûts personnels je suis très difficile.

S.D : Peux-tu me citer les disques que tu préfères ?

A.P : Tout Pat Metheny et des musiques traditionnelles japonaises. Mais aussi des trucs un peu fous, style New Age...

S.D : Comment décrirais-tu ton style ? New Age, Classique ?

A.P : New Age je ne peux plus dire, les gens ont peur quand on dit ça ! Pour moi, ce que je fais, c’est un mélange de toutes mes influences.

S.D : Il y a autant de tappers que de façons de s’accorder. Ton opinion ?

A.P : C’est le bordel (rires...). C’est à la fois bien et... je sais pas. J’ai l’impression, malgré tout, que ceux qui jouent le mieux ce sont ceux qui ont gardé une certaine intégrité par rapport à l’accordage standard inventé par Emmett Chapman, comme Jim Lampi, Frank Jolliffe, Bob Culbertson...

S.D : Quels sont tes projets ?

A.P : Je suis en contact avec un producteur qui est intéressé par notre trio, Stick, flûte traversière et percussions. Ce ne sont que des compos, c’est tout nouveau et ça me plaît beaucoup !
Je souhaite également enregistrer tous les morceaux classiques que je joue.

S.D : As-tu une anecdote à nous raconter ?

A.P : J’ai joué il n’y a pas très longtemps dans un hôpital, dans un service où les gens sont en fin de vie. Un jour où je jouais du Stick, une personne endormie s’est réveillée et s’est soudain mise à rire. Voilà ! Je trouve que la musique peut apporter quelque chose de bien, je l’ai vérifié par expérience...





Pour tout ceux qui aimerait découvrir ce musicien fabuleux, qu’est André PELAT, je vous invite à vous procurer son magnifique album :

"Beauté" - Composition pour STICK CHAPMAN

Contact :
Association STICK DECOUVERTE
LA POMAREDE
34390 OLARGUES
Tél. : (33) 04-67-95-78-96

Enfin, si vous avez l’occasion de voyager dans le Sud de la France, essayez de voir le Maestro "LIVE" ; ça vaut le détour !